Review des animes de printemps 2021

Bonjour.
Ça faisait longtemps.
J’ai eu un certain manque de motivation de faire autre chose que jouer durant mon temps libre, mon travail me prenant beaucoup d’énergie et de temps, d’où le manque d’articles récents. Ça a aussi eu un impact sur les animes que je regarde, j’ai pris beaucoup de retard dès le milieu de saison, que j’ai enfin pu rattraper sur ces derniers jours.

Avant de commencer la saison, parlons de l’épisode final de Wonder Egg Priority. Pour recontextualiser, Wonder Egg Priority avait été diffusé lors de la saison précédente, mais dû à des problèmes de production, n’a pas eu de conclusion à la série. Un épisode spécial avait donc été annoncé pour la fin du mois de juin. En plus, on nous a vendu un épisode de 50 minutes, de quoi raconter pleins de choses et boucler les quelques points qui étaient restés en suspens. Mais tout ça n’était que mensonge; sur les 50 minutes d’épisode, la moitié est un récap, sachant qu’on avait déjà eu un épisode récap vers les 3/4 de la série. Quant à l’autre moitié, je ne sais pas trop quoi en penser. Plus que de boucler la série, l’épisode rouvre de nouveaux points, et manque beaucoup de tout ce qui rendait Wonder Egg Priority attrayant, à savoir l’animation et les personnages, personnages qui ne sont ici que des coquilles vides par rapport à tout ce qu’on a vu précédemment sur eux. Dommage, Wonder Egg Priority avait un potentiel monstrueux, gâché par des problèmes de production. J’espère que ce ne sera que partie remise et que l’équipe derrière l’anime saura se relever de plus belle pour refaire un autre anime original sur les mêmes fondations.

Parlons ensuite des suites. Zombie Land Saga: Revenge aura été selon moi très audacieux et surprenant par rapport à sa première saison. Les bases restent les mêmes, on passe des mini-arcs de 2/3 épisodes sur un personnage du groupe, avec un peu de drama et une musique + chorégraphie à la fin, mais cette fois avec beaucoup plus de lore et d’enjeux. Une excellente direction pour Zombieland Saga, qui aura su se renouveler bien proprement là où l’on ne l’attendait pas.

En parlant de renouveau, une autre suite qui a vraiment réussi à se renouveler, il s’agit de NOMAD: Megalo Box 2. Grossièrement, la première saison se concentrait sur l’histoire de Joe, l’outsider, qui vient monter les marches jusqu’au sommet du monde de la Megalo Box, avec donc un focus assez gros sur les combats et la compétition. Ici, c’est une tout autre direction qui est choisie. La boxe passe un peu plus en arrière plan et vient plutôt servir un scénario aux thèmes multiples, tels que la discrimination ou la famille. Bien sûr la boxe reste présente, mais cette fois, on ne suit pas le match pour savoir qui va gagner et/ou comment il va gagner. Les combats sont plutôt là pour appuyer voire clôturer des intrigues hors ring. Mais ce n’est pas pour autant que la qualité des combat va diminuer, bien au contraire. On a toujours droit à nos magnifiques sakugas de combat, dans le style rétro si bien travaillé et si propre à la série. Similairement, on a toujours droit à nos bangers, avec mabanua aux commandes de la piste audio, avec pas mal de musiques plus orientées latino, ou encore de nouvelles pistes dans la même vibe que celles de la première saison. Si lors de l’annonce initiale de Megalo Box 2, j’étais sceptique au vu de la conclusion de la saison une, j’en suis aujourd’hui très content, même si je pense cette fois-ci que cela conclura complètement l’histoire de Joe. Mais qui sait, peut-être que l’on reverra un nouveau Megalo Box avec un nouveau protagoniste à l’avenir ?

Lors de la preview des animes de cette saison, j’avais complètement oublié de citer Fruits Basket: The Final. Honte à moi, je l’attendais avec une grande impatience. Cette saison vient donc conclure la nouvelle adaptation de Fruits Basket, comme son nom l’indique (pas comme Shingeki no Kyojin « Final Season »). J’ai pas grand chose à ajouter à ce que j’avais déjà précédemment dit concernant Fruits Basket, cette saison reste dans la même ligne directrice que les précédentes. Elle vient clore complètement toutes les intrigues et relations de tous les personnages sans trop se précipiter. J’avais déjà ce feeling lors des précédentes saisons, mais au risque de me répéter : Fruits Basket est pour moi l’un des meilleurs de son genre. Si à première vue, on y voit un excellent anime shōjo/romance, le cœur lui présente beaucoup d’histoires drama aux thèmes divers (la famille, le pardon, l’amour interdit, …), avec les mêmes excellents personnages qui reviennent et grandissent lentement, mais sûrement, tout au long des 60+ épisodes. Et tant mieux qu’il y ait autant d’épisodes, qu’on laisse enfin le temps à des personnages de se développer, lentement, progressivement, et naturellement. Vu comment évolue la sphère de la japanimation avec la trop forte abondance d’isekai harem sans âme, je ne sais pas quand est-ce que l’on aura l’occasion de revoir un slice of life du genre avec autant de moyens pour étendre ses ailes…

C’est tout pour les suites, j’espère ne pas en avoir oublié cette fois.

Concernant les nouveautés : Mashiro no Oto est resté relativement constant tout au long, à savoir plutôt bon mais loin d’être excellent, le scénario et les personnages sont selon moi en deçà de ce à quoi on pourrait s’attendre dans un anime du genre. J’ai trouvé les interactions entre les personnages assez brouillon, c’est assez difficile pour moi de décrire l’évolution des personnages, surtout sur une période si courte. Cependant, on a eu droit à un bon nombre d’inserts, toutes aussi bonnes les unes que les autres, mais balancées dans un immense chaudron dans lequel on discerne difficilement chacune des interprétations, ce qui les rend moins mémorables.

Bishounen Tanteidan a lui aussi su rester très constant. Son côté excentrique est particulièrement encensé par la qualité des visuels produits par le studio Shaft, avec des plans aux « prises de vues » et aux arrangements très particuliers. L’anime se divise en plusieurs mini-arcs dans lequel le « club des beaux gosses détectives » vont résoudre des mystères tous aussi bizarres les uns que les autres, et même si l’enjeu n’est pas tout le temps intéressant derrière, ça n’en reste pas moins intriguant. Je ne pense pas que ça plaira à tout le monde, ça reste très spécial même pour les fans de mystère, mais pour moi le point fort se situe vraiment dans son originalité en terme de dynamisme des personnages d’un côté, et dans l’animation de l’autre.

Je suis parti un peu à l’aventure quand j’ai commencé Hige wo Soru. Soshite Joshikousei wo Hirou., le synopsis criait clairement au danger. Malgré tout, je pensais que l’anime pourrait se présenter comme une gemme cachée. Au final c’était pas du tout le cas. L’anime est centré autour de Yoshida et Sayu, qui développent une relation bizarre, d’un côté une relation familiale et de l’autre une relation amoureuse très mal amenée (concrètement c’est systématiquement Sayu qui force pour coucher avec Yoshida). Tout ce qui montre autre chose que ces deux personnages aura été selon moi un énorme échec. Le développement romantique de Yoshida avec ses coworkers était vraiment mauvais et sans intérêt quelconque, les personnages en question viennent même à disparaitre du scénario. Par contre, le développement de personnage de Sayu face à son passé avec l’appui de Yoshida était pas mal bien que relativement maladroit dans l’exécution (ça a quand même demandé de faire apparaitre un personnage secondaire détestable juste pour 2 épisodes), pour mener à une conclusion relativement satisfaisante, ce qui m’a quand même surpris sachant que le light novel d’origine compte 5 volumes . Il est clair que l’anime n’a pas pu tout couvrir, donc je me demande bien ce qui a été adapté et ce qu’il s’y passe dans le novel (a-t-on eu des arcs qui ont sautés, ou alors le novel continue encore derrière la conclusion de l’anime ?). Au delà du scénario, j’ai trouvé que ni l’animation ni les OSTs n’ont apporté grand chose, ce qui est dommage car je pense que pas mal de scènes auraient profité d’une meilleure mise en avant.

Au milieu de la saison, j’ai commencé un anime supplémentaire après en avoir entendu tant de bien : 86: Eighty Six. Il s’agit d’un anime militaire, avec trois camps : la République, constituée exclusivement d’Albas, un équivalent des aryens mais aux cheveux blancs, qui commandent et envoient au combat des Eighty-Six, les « non-aryens » esclavagés et déshumanisés par la République pour combattre à bord de robots quadrupèdes la Legion, un groupe un peu mystérieux de pseudo-mechas sans âmes qui veulent juste tout casser. On suit Lena, une commandante Alba qui veut défendre les droits des Eighty-Six, aux commandes du bataillon Spearhead, un groupe de Eighty-Six à la mauvaise réputation.
Le synopsis est assez prometteur, avec le thème de la discrimination et un potentiel monstrueux de développement avec tout ce que l’on apprend du background des trois camps. J’ai trouvé ça assez énervant et peu mis en avant du côté de la République mais très bon pour les Eighty-Six, à tel point que plus on avance et plus le temps réservé aux Eighty-Six de Spearhead augmente. L’OST de Sawano régale, comme d’habitude, mais se place assez souvent sur des combats plutôt moyens, faute notamment à des mechas bien moins stylés que ceux dont on a l’habitude. Dans l’ensemble c’était sympa, moins bien que ce à quoi je m’attendais, mais avec un bon potentiel et j’ai plutôt hâte de voir la direction que va suivre la suite, déjà annoncée pour automne 2021.

Je termine la review de la saison sur Vivy: Fluorite Eye’s Song, un anime original très très solide. Le duo principal Vivy/Matsumoto voyage à travers plusieurs points dans le temps pour modifier la finalité de divers évènements afin de sauver le monde de la guerre IA/humains. Au travers de ces évènements, comme on s’y attendait, le personnage de Vivy se questionne sur l’humanité, sa propre identité, et sa raison de vivre. Chaque évènement met en avant des questions que l’on pourrait se poser nous à l’avenir, dans un monde futuriste où l’intelligence artificielle se démocratise, quelles sont les situations possibles et comment réagirait-on face à ces situations. Par dessus, chaque mini-arc présente son lot d’intrigue et de drama. Et encore au dessus, l’anime arrive à mettre en avant l’aspect musique, motivation initiale du personnage de Vivy/Diva : « je veux faire sourire tout le monde à l’aide de la musique ». Les quelques moments de musique sont vraiment excellents et mémorables, encore des musqiues à ajouter dans la playlist des « j’ai envie de pleurer quand je les écoute ». Sans parler du visuel, qui jongle entre des frames statiques très détaillées et des combats ultra dynamiques. Vivy mélange tout un tas de très bons éléments et arrive à tenir debout. Ça mérite des félicitations pour un anime qui, je le rappelle, est un anime original, clairement une très bonne réussite.

Dans l’ensemble une excellente saison, que ce soit au niveau des suites ou des nouveautés. On a pu assister à la fin plus qu’excellente du monument qu’est Fruits Basket, même si on a encore le droit à du contenu supplémentaire avec l’histoire des parents de Tohru (on ne sait pas encore si ce sera un film ou une série d’OAVs, ni pour quand c’est prévu). La réussite de Vivy contribue au paysage de l’anime original avec son succès unanime, là où malheureusement Wonder Egg Priority s’est un peu croûté. En original, j’ai entendu beaucoup de bien de Odd Taxi, qui a juste explosé en terme de popularité et de score au fur et à mesure de la saison, mais malheureusement je suis passé à côté. On a aussi été bien servi côté adaptation, que ce soit avec Eighty-Six ou Bishounen Tanteidan, sans parler des animes encore en cours dont je parlerai à la preview de la prochaine saison.

Mon anime de la saison : en suite, Fruits Basket: The Final, en non-suite, Vivy: Fluorite Eye’s Song
La surprise : Bishounen Tanteidan
La grande déception : Hige wo Soru. Soshite Joshikousei wo Hirou.