
Preview des animes de printemps 2021
C’est reparti pour une nouvelle saison, cette fois moins condensée que la précédente.
Commençons rapidement par évoquer les suites. Boku no Hero Academia continue avec sa 5e saison, qui fera dépasser les 100 épisodes au total sur l’anime depuis sa diffusion en 2016. Je suis d’ailleurs très content du choix qui a été fait de séparer les épisodes en plusieurs saisons, plutôt que de faire une diffusion continue comme la majorité des nekketsus. On a également la suite de Megalo Box et celle de Zombieland Saga, intitulés respectivement NOMAD: Megalo Box et Zombieland Saga Revenge. Deux suites auxquelles je ne m’attendais pas vraiment, Megalo Box concluait très bien son histoire en une saison, et Zombieland Saga n’avait pas particulièrement besoin d’une suite. Mais bon on ne crache pas du tout dessus. NOMAD: Megalo Box nous sort un setup extrêmement surprenant par rapport à la saison 1, on retrouve notre héros Joe complètement dépravé, dans un monde plus underground et à l’ambiance plus orientée latino. Quant à Zombieland Saga Revenge, pas de grand changements, ça me fait personnellement toujours plaisir d’écouter Mamoru Miyano faire la voix d’un personnage débile et arrogant, c’est un seiyuu de qualité peu importe son rôle, mais je le trouve particulièrement excellent dès lors qu’il s’agit de faire le guignol comme il le fait également dans Steins;Gate.

Concernant les nouveautés, j’en suis pour l’instant très satisfait. Beaucoup d’animes concernent des thèmes que j’apprécie beaucoup. À commencer par Mashiro no Oto, un anime sur le shamisen, un instrument à cordes qui ressemble très grossièrement à une guitare avec 3 cordes. Le MC est un joueur de shamisen, qui « perd son son » suite à la mort de son grand-père. Il décide de partir à Tokyo à la recherche de son son mais aussi de lui. Scénaristiquement, le rythme est plutôt rapide comparativement à d’autres animes similaires, qui en général sont très lents. Il se démarque aussi avec la forte abondance d’insert songs, chaque épisode jusqu’à présent sorti incluait au moins une à deux très bonnes interprétations au shamisen. Je suis moins fan des personnages que d’habitude, mais ça reste tout de même un anime assez prometteur selon moi, et j’ai hâte de voir comment vont évoluer le scénario et les personnages. En parlant de personnages, le MC parle un sous-dialecte de Hokuriku (région qui longe la mer sur la partie du nord-ouest de l’île principale du Japon), je ne saurai dire lequel. Mais cela me rappelle le dialecte de Fukui parlé par Arata dans Chihayafuru, et je n’ai pas pu m’empêcher de faire la connexion entre ces deux animes, plus précisément entre ces deux personnages dont leurs situations sont très similaires. L’un évolue grâce au shamisen, l’autre grâce au karuta, tout deux en voulant suivre les pas de leur idole familiale.
Oh, et point bonus pour l’opening par BURNOUT SYNDROMES, qui inclut du shamisen !

Passons ensuite à Hige wo Soru. Soshite Joshikousei wo Hirou., ou HigeHiro pour faire plus court. Celui-ci me fait un peu peur au vu du scénario : un salarié nommé Yoshida d’une trentaine d’années recueille une jeune ado de 17 ans, Sayu, qui a fui son domicile, on ne sait pas trop pourquoi. Celle-ci a voyagé de domicile en domicile en offrant son corps en guise de paiement, ce depuis un long moment. On ne sait pas exactement depuis combien de temps, mais ça représente un temps suffisamment long pour qu’elle ait une notion de la vie très biaisée dans le mauvais sens, et c’est là que Yoshida vient corriger le tir. Du moins c’est là que j’y trouve l’intérêt de l’anime. A côté de ça, on va aussi explorer la vie romantique de Yoshida avec notamment ses collègues de travail, mais malgré tout, on sent que la piste de l’amour entre Yoshida et Sayu n’est pas à écarter. Et cette partie là me refroidit un peu, pour l’instant ça se passe bien, mais j’émets des réserves sur la façon dont ils vont avancer l’intrigue romantique, tout en gardant je l’espère la relation père/fille qui se développe entre les deux protagonistes.
Deux animes que je regarde de cette saison partagent le concept de voyage temporel : il s’agit de Vivy: Fluorite Eye’s Song et de Tokyo Revengers. Je vais d’abord parler de Tokyo Revengers : on suit Takemichi, jeune adulte qui vit une vie pas ouf, en faisant pleins de petits jobs à droite à gauche, qu’il galère à faire correctement, où il se fait engueuler et disrespect par ses collègues. Un soir, il apprend la mort de son ex-petite amie d’il y a 12 ans, Hinata, suite à un règlement de compte qui concerne le Tokyo Manji Gang. Quelques jours plus tard, Takemichi se fait pousser sur les rails alors qu’un train arrive, et au bord de la mort, il se retrouve transporté 12 ans auparavant, avec son mini-gang de potes, là où a commencé sa vie de merde : lors de leur rencontre avec les prémices du Tokyo Manji Gang. C’est là que débute la quête de Takemichi, celle de sauver sa petite amie d’une mort qu’elle n’a pas méritée, mais aussi celle d’une rédemption pour rattraper sa vie perdue et en faire quelque chose dont il peut être fier.
Je suis clairement hype par Tokyo Revengers, j’adore l’idée de la rédemption, et elle est habilement menée par le fait que Takemichi n’a pas un contrôle absolu sur sa capacité à revenir dans le temps : il ne peut revenir que précisément 12 ans dans le passé. C’est-à-dire que s’il utilise sa capacité le 1er septembre 2021, il se retrouvera le 1er septembre 2009, et pas avant, pas après. De plus les changements du passé vont directement affecter le présent. Takemichi n’a donc pas le droit à l’erreur. Pour l’instant, j’adore le personnage de Takemichi et j’ai fort espoir qu’il va devenir encore meilleur. L’OST envoie du pâté, elle sait se montrer épique quand il le faut. Hiroaki Tsutsumi régale, lui qui avait déjà fait ses preuves sur Dr. Stone ou en partie sur Jujutsu Kaisen également.
Vivy: Fluorite Eye’s Song traite lui aussi du voyage temporel mais sous un axe un peu plus différent. On est dans un monde futuriste où l’intelligence artificielle commence à émerger et à se développer assez rapidement. Diva est la première intelligence artificielle humanoïde autonome, et sa mission est de « faire sourire le monde grâce à sa voix ». Mais un jour elle tombe sur Matsumoto, une IA venue du futur, qui lui déclare : « dans 100 ans, un énorme conflit va éclater entre les IA et les humains, menant à l’extinction de ces derniers. Je suis venu dans le passé pour t’accorder une mission et t’assister : empêche à tout prix ce conflit ». A travers les 100 années à venir, Diva et Matsumoto vont intervenir dans divers évènements afin d’altérer petit à petit l’histoire et éviter la décimation de l’humanité.
Un peu comme dans Tokyo Revengers, il n’y a pas le droit à l’erreur. Mais vu qu’ici, l’héroïne n’est pas celle qui voyage dans le temps, on n’a pas cette notion de rédemption possible. Ici, les thèmes qui m’intéressent plus sont l’IA, sa place dans le monde de demain, sa relation par rapport à l’humanité, ou encore sa volonté de ressembler à l’humain. Tout ces thèmes viennent s’ajouter à un scénario original déjà très prenant, avec pleins de surprises et d’inattendus, même pour Matsumoto qui guide Diva à travers des évènements dont il est censé connaitre les détails.

Je termine ce petit tour d’horizon des animes aux thématiques cools avec, selon moi, l’étoile brillante de cette saison : l’adaptation anime de Fumetsu no Anata e (connu en France sous le nom « To Your Eternity »). Un étrange orbe est jeté sur terre. Cet orbe a la capacité de prendre la forme qu’il souhaite. Son aventure commence en prenant la forme d’un caillou. Puis d’un loup. Sous cette forme, il rencontre un garçon un peu ignorant du monde, habitant seul dans une toundra arctique. Ensemble, ils vont quitter ce désert polaire.
Je n’en dis pas plus car j’aimerais vous laisser découvrir ce premier épisode, selon moi meilleur premier épisode de la saison. La narration, les décors et les sons de ce premier épisode permettent une expérience exceptionnelle et inoubliable. J’ajoute à cela le fait que le manga ait été écrit par l’autrice (ou auteure, comme vous préférez) de Koe no Katachi/A Silent Voice, Yoshitoki Ooima. J’aime beaucoup les voyages initiatiques, pour la redécouverte de soi, mais je trouve ça encore plus intéressant lorsqu’il s’agit de se découvrir « pour la première fois », de construire son propre personnage de rien, avec un protagoniste vide, qui se remplit petit à petit des expériences qu’il vit. Pour l’instant de loin mon préféré, j’en attends vraiment beaucoup, la production a l’air d’être au rendez-vous donc j’ai bon espoir.

Bon, c’est bien beau les animes aux thématiques cools, mais il est où l’anime un peu plus posé et sans prise de tête ? Il est là, avec Bishounen Tanteidan. Le fameux combo d’une adaptation d’une œuvre de NisiOisiN (connu très notamment pour Monogatari Series) par le studio Shaft (connu pour…Monogatari Series…entre autre). Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on a droit à un anime complètement excentrique tant sur le scénario que sur le visuel. On y suit Mayumi Doujima, qui fait la rencontre d’un club de détective à son collège. La particularité de ce club est que chacun des membres doit remplir ces 3 conditions : être beau, être un jeune garçon, et être un détective. Elle demande à ce club de beaux gosses de l’aider à trouver l’étoile qu’elle a observé il y a plusieurs années avec ces parents. Suite à cette demande, elle va se retrouver embarquée dans une histoire un peu bizarre, on ne sait honnêtement pas trop où ça va nous mener. Ça ne se prend pas trop au sérieux, mais ça reste tout de même intriguant de savoir vers où l’histoire veut avancer. Visuellement c’est assez unique et digne de Shaft. Mais très spécial, donc difficile à recommander à tout le monde.

Je m’arrête là pour cette saison, même si j’ai vu pas mal d’autres animes qui me paraissent très intéressants. Gokushufudou (ou The Way of the Househusband) est un manga qui a pas mal fait parler de lui et qui raconte l’histoire d’un yakuza qui devient un homme au foyer, ça a l’air assez hilarant, tous les épisodes sont déjà sortis d’un coup comme Netflix a l’habitude de le faire pour certains animes (mauvaise habitude d’ailleurs selon moi). De même, le remake de Shaman King a fait beaucoup de bruit, à voir ce que ça va donner. De la part d’auteurs ayant écrits des œuvres aujourd’hui populaires, on retrouve Sentouin, Hakenshimasu! de l’auteur de KonoSuba, et tout comme KonoSuba ou une autre de ses œuvres Hataage Kemono Michi, il s’agit là d’un isekai comédie, donc à priori ça reste dans sa zone de confort. On retrouve aussi EDENS ZERO de l’auteur de Fairy Tail, dont les charadesigns ne se cachent absolument pas d’être des copier/coller (c’était déjà le cas partiellement entre Fairy Tail et Rave, toujours du même auteur). Et enfin, Sayonara Watashi no Cramer de l’auteur de Shigatsu wa Kimi no Uso. J’ai été repoussé par quelques retours assez négatifs sur des personnages inintéressants, ça m’a pas mal surpris et malheureusement j’ai pas osé prendre le temps de me faire un avis par moi-même pour l’instant.
Cette nouvelle saison aura le fardeau de devoir succéder à la saison d’hiver 2021, qui était vraiment très stackée en terme de suites et d’animes de très bonne qualité. Mais je pense que cette saison saura relever le défi, c’est en tout cas pour le moment très bien parti.
Mon favori actuel : Fumetsu no Anata e
La perle cachée : Tokyo Revengers
La déception : aucune !
T’as mis en avant pas mal d’histoires intéressantes pour cette saison, c’est bon ça !
Par contre, j’peux te dire que pour The Way of the Househusband, ils ont été feignants pour l’animation \( è∆é)/ On a un copié-collé des cases du manga en couleurs et à peine quelques actions en mouvements. Au final, ça ressemble aux pubs animées pour les bds de Webtoon. Je m’attendais à quelque chose de plus conventionnel et stylé, graphiquement parlant. Mais du coup, est-ce un choix volontaire pour ne perdre aucun effet comique du produit d’origine ou juste Netflix qui a chié dans la colle et donc choix d’une honteuse facilité ? En tout cas, le concept du mafieux homme au foyer, son quotidien, ses relations, et surtout son chat, ça reste bien drôle.
Ce nouveau Shaman King me laisse perplexe. L’ancien dessin animé m’a laissé un bon souvenir d’une histoire autant bourrée de comédie que de drama, avec plein de personnages attachants, et des combats intrigants. Là, on a de meilleurs graphismes et une animation de toute beauté mais… il manque quelque chose ? Sûrement la faute au fait qu’ils ont supprimé des parties de l’histoire. C’étaient des sous-intrigues du quotidien des protagonistes où on en découvrait plus sur l’univers des shamans et des fantômes. Mais elles permettaient aussi de développer le capital sympathie pour le héros et son entourage.
Après les 3 premiers épisodes suivent quand même fidèlement le scénario principal et les gens ont l’air d’apprécier. Pour compenser ma frustration, j’ai acheté la ré-edition des 20 ans du manga (que 7 tomes condensés sortis pour l’instant), et là je m’y retrouve ! Lisez Shaman King si le concept vous interesse d(^-^)b
C’est dommage pour The Way of the Househusband, je trouve ça vraiment triste de voir des adaptations animes aussi feignantes, souvent les mangas adaptés n’ont qu’une seule chance, et si l’adaptation se foire ça dessert complètement l’œuvre originale. Surtout avec le financement Netflix
Oh je ne savais pas qu’ils avaient fait une réédition de Shaman King ! En regardant les détails, je vois qu’elle a bien été soignée en plus : tomes doubles, pages redessinées et couvertures spéciales, ça donne envie !