Un post d’amour pour Kyoto Animation

Un post d’amour pour Kyoto Animation

20 mars 2021 3 Par Sugi

Cet article est une réponse à cet article de Crunchyroll sur le même sujet. Je vais d’ailleurs me permettre de reprendre la même introduction : on a pu voir récemment des trailers pour la nouvelle saison de Kobayashi-san Chi no Maidragon, annonce qui rassure d’une part parce qu’on avait pas eu beaucoup de nouvelles concernant une saison 2 de Kobayashi-san (outre quelques rumeurs sorties de nulle part), et d’autre part parce que Kyoto Animation était encore en récupération suite au terrible incident criminel qui a eu lieu dans leur studio en juillet 2019. Malgré une période difficile, je suis aujourd’hui content que Kyoto Animation se relève de plus belle. Comme dans l’article de Crunchyroll, j’aimerais partager les raisons qui me font adorer Kyoto Animation, à tel point que je le considère aujourd’hui comme mon studio d’animation japonais préféré.

Le retour de Kobayashi-san, la hype !

Mon premier anime de Kyoto Animation, si mes souvenirs sont bons, est Lucky Star. Pour recontextualiser un peu, il s’agit là de l’un de mes tout premiers souvenirs d’anime, que je situerai quelque part parmi mes 6 premiers mois dans le monde de la japanimation. Pourquoi et comment, je ne sais pas, mais d’une façon ou d’une autre, je me suis retrouvé devant cet anime, pourtant si obscur pour un néophyte, avec pleins de références que je n’ai sûrement jamais captées en le regardant. Mais c’était drôle et mignon, même encore aujourd’hui j’ai en tête quelques unes de ces scènes complètement absurdes mais hilarantes qui caractérisent si bien Lucky Star.

Peu de temps après, plus précisément autour de décembre 2013, j’étais à la recherche d’un anime « qui collerait bien à l’hiver », ma plan-to-watch étant vide à l’époque (et ce sera la dernière fois qu’elle sera vide) à l’exception de Higurashi no Naku Koro Ni, anime d’horreur qui ne colle absolument pas à l’ambiance joyeuse des fêtes de fin d’année. Je demande donc quelques recommandations sur un forum. Parmi les réponses, je note notamment la recommandation pour « La mélancolie de Haruhi Suzumiya, et plus particulièrement, la disparition de Haruhi Suzumiya ». Vous connaissez peut-être la suite, Suzumiya Haruhi va devenir mon oeuvre de japanimation préférée, et je remercie profondément l’inconnu qui m’a fait cette recommandation.
Je lance le premier épisode de Suzumiya Haruhi. « Attends, pourquoi c’est en 4:3 avec un filtre bizarre ? Je croyais que c’était assez récent. ‘Les aventures de Mikuru Asahina’ ? J’ai lancé le mauvais truc ? ». Dubitatif, je continue quand même l’épisode. La fin me rassure, mais je suis toujours perplexe. Épisode suivant, tout a l’air de bien aller. Épisode 3, pas de problème, on continue. Épisode 4…j’ai raté quelque chose ?
Et c’est là que la magie de Suzumiya Haruhi commence, avec la réalisation que les épisodes ne sont pas dans l’ordre chronologique, et la réalisation que l’épisode 1 est en fait un épisode qui se passe bien plus tard dans le temps, mais qu’il fait une très bonne introduction de l’univers et des personnages. Si tôt dans mon plongeon dans le monde de la japanimation, je découvrais déjà une œuvre qui avait l’audace de « ne pas faire comme les autres », et d’une manière que je trouve intelligente. Et je n’avais pas encore vu le fameux arc Endless Eight, qui répète 8 épisodes quasiment similaires. Aujourd’hui je sais qu’il a fait controverse, que les avis sont partagés, d’autant plus lorsqu’il est recontextualisé dans l’époque de sa diffusion, c’est-à-dire durant les vacances scolaires d’été. Mais ça ne retire ni l’audace de Kyoto Animation, ni le travail de réalisation sur ces épisodes : ce ne sont pas de simples copier/coller de plans, mais bien de nouveaux plans à chaque épisode, avec des détails différents, des angles de caméra différents, etc…
Et enfin le film, Suzumiya Haruhi no Shoushitsu. Une énorme claque. On change complètement d’ambiance, avec un long film de 3 heures et un scénario chronologiquement linéaire mais très intriguant qui ouvre de nouvelles portes sur le développement de personnages. Je le considère aujourd’hui encore comme l’un des meilleurs films de japanimation lié à une série, aux côtés d’un autre film dont je parlerai un peu plus tard, et de la trilogie Fate Heaven’s Feel.

L’affiche du film Suzumiya Haruhi no Shoushitsu

Après Suzumiya Haruhi, mes souvenirs sont un peu fouillis. Il me semble avoir regardé quelques temps après K-ON!, l’un des grands piliers de « l’anime moe ». Un classique « cute girls doing cute things », pour le coup de la musique, avec des blagues absurdes et des personnages adorables. Et un point bonus pour les musiques du groupe Houkago Tea Time, groupe composé des personnages principaux de la série. Je pense notamment à U & I, ainsi que Tenchi ni Fureta Yo, musiques dédiées à certains personnages. Aujourd’hui, je ne pense pas que K-ON se démarque particulièrement des autres animes du même genre, mais il reste tout de même particulièrement solide avec ses personnages, ses musiques, et son humour qui lui valent d’ailleurs pas mal de scènes cultes.

En 2014, j’avais commencé à regarder des animes saisonniers. J’étais tombé sur Amagi Brilliant Park, un anime assez parodique mais très drôle, où on suit un personnage cynique qui se retrouve manager d’un parc d’attraction nul où le personnel est une population d’un royaume magique. J’en ai de bons souvenirs, mais aujourd’hui il tombe dans l’oubli en dehors de quelques memes qui ressortent de temps en temps. Il faut dire que l’anime ne se démarque pas particulièrement, son absence de développement de personnage ne lui permet pas de s’élever au delà d’un « simple anime comédie », mais un anime comédie réussi.


En 2015, toujours parmi les découvertes saisonnières, je tombe sur Hibike! Euphonium qui, de loin, ressemble à un « cute girls doing cute things avec de la musique ». J’ai comme une impression de déjà-vu…
Bon. C’était peut-être pas la même chose.
On suit cette fois un club de fanfare, qui souhaite briller en compétition. L’anime commence avec la relation entre Kumiko, protagoniste, et Reina, son ancienne camarade de fanfare. Relation froide dû à leur échec durant une précédente compétition dans leur ancien club de fanfare. Mais elles vont devoir collaborer ensemble si elles veulent pouvoir percer en compétition dans leur nouveau club.
La force d’Hibike selon moi est dans son développement de personnages et les relations interpersonnelles. Le setup compétitif y contribue énormément, avec des entrainements, des conflits, des choix difficiles, de la tension, des échecs, mais aussi des réussites, du travail de groupe, du fun tout simplement, et le tout donne un ensemble de personnages vivants, dynamiques et grandissants.
Hibike a eu droit a plusieurs films, dont un film qui se détache un peu plus que les autres : Liz to Aoi Tori. Cette fois-ci, on se focus sur des personnages un peu plus secondaires que dans l’anime, avec un point de vue complètement nouveau. Le film suit une direction artistique complètement différente de l’anime. Mais tout comme la série, Liz to Aoi Tori met en avant les relations interpersonnelles. Sous la réalisation de Naoki Yamada, qui a également réalisé Koe no Katachi, le film propose une expérience à la fois calme et lente, mais également inconfortable, de par une finalité attendue mais dont on ne peut se séparer pour les deux personnages principaux du film.

Vers l’été 2015, je m’étais lancé dans Clannad suite à une recommandation d’un pote, qui allait partir faire un stage à l’étranger quelques semaines après. Tenant absolument à parler de Clannad avec lui, j’ai voulu enchainer assez rapidement cet anime. Ohboi quelle erreur. Si la première saison reste relativement soft avec sa mise en scène classique de jeunes lycéens qui vivent leur vie tranquillement, plus le temps avance et plus l’anime devient émotionnellement fort, jusqu’à climax durant la seconde saison. Autant vous dire que c’est très difficile à supporter quand on s’enchaine les épisodes. C’est d’ailleurs probablement l’une des dernières fois où j’ai enchainé autant d’épisodes, depuis j’essaie de me limiter à 3 épisodes de la même série par jour.
Pour faire un topo rapide, Clannad c’est une histoire d’amour assez classique avec des lycéens. Sauf que cette histoire d’amour dure très longtemps : on a tendance à l’oublier mais les romcoms en anime durent assez rarement plus de 24 épisodes (+ parfois film), ici Clannad propose 48 épisodes + film. D’autre part, on a droit a pleins d’histoires plus ou moins tragiques sur les personnages. Il s’agit à la base d’un visual novel du studio Key, très célèbre pour ses jeux qui commencent avec un ton léger, pour ensuite faire ressentir au lecteur des émotions fortes. Parmi les grands noms du studio Key, on retrouve Jun Maeda, célèbre scénariste qui a participé grandement au scénario de Clannad notamment, mais également d’autres oeuvres assez connues telles qu’Angel Beats, Kanon, ou un peu plus récemment Charlotte et Kamisama ni Natta Hi.
Clannad est assez populaire dans le milieu, et pour cause, beaucoup le considèrent comme l’un des animes les plus tristes. Bon, Clannad commence à dater de plus de 10 ans, et aujourd’hui on se retrouve avec beaucoup d’autres candidats dans la catégorie, comme Shigatsu wa Kimi no Uso, ou en films Kimi no Na Wa ou encore Koe no Katachi. Le côté lent de Clannad lui dessert d’ailleurs pas mal, le rythme lent étant souvent critiqué. Selon moi, cela fait parti du charme de l’œuvre, comme je disais précédemment Clannad est relativement long comparativement aux autres romcoms/drama, aujourd’hui je n’ai en tête que Fruits Basket qui dure au moins aussi longtemps et qui ne s’essouffle pas. Et cela lui permet de tracer une progression très originale et étirée dans le temps, là où encore une fois d’autres romcoms vont se limiter à une, deux années de lycée. A titre personnel je recommanderai encore Clannad, même si je suis conscient qu’il ne plaira pas forcément à tout le monde.

Je pourrais parler encore longuement de Kyoto Animation, mais je vais me réserver ça pour une prochaine fois. Si je considère aujourd’hui Kyoto Animation comme mon studio d’animation préféré, c’est d’une part pour leur choix d’œuvres adaptées qui mélangent à la fois du slice-of-life comedy, avec du slice-of-life drama, mais toujours avec d’excellents personnages et un excellent développement de personnage. J’adore également tout le côté artistique, le visuel est toujours très détaillé et scintillant de couleurs, ce qui colle parfaitement à des animes slice-of-life. Un style graphique qui se reconnait d’ailleurs très facilement malgré sa simplicité. De mon expérience personnelle, Kyoto Animation ne m’a jamais déçu, et cette constance dans sa qualité de production est une compétence qui, mine de rien, n’est pas facile à attribuer à d’autres studios, aussi grands soit-ils. Je suis infiniment reconnaissant envers Kyoto Animation pour toutes ces œuvres exceptionnelles et uniques, pour m’avoir fait découvrir une passion pour les slice-of-life, et pour m’avoir introduit à ma série préférée.

Merci KyoAni !
Source

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