Mon bilan annuel animes – 2021

Mon bilan annuel animes – 2021

20 février 2022 0 Par Sugi

C’est l’heure de faire concurrence aux Celestis Awards et de présenter mon, bien évidemment meilleur, bilan de l’année, en continuant avec les animes de l’année 2021 !

Fin 2020 je m’étais mis pour objectif de rattraper rapidement la première saison de BEASTARS, en préparation pour la deuxième saison qui commençait dès janvier. Bon c’était qu’un petit effort de 12 épisodes, et un effort qui en valait clairement la peine car c’était vraiment excellent, que ce soit la première ou la deuxième saison. Et en plus de ça, une troisième et dernière saison a déjà été annoncée.

Aux côtés de BEASTARS, on retrouvait sur la première saison de 2021, pas mal d’autres suites de plutôt bonne qualité : 5-Toubun no Hanayome ∬, dont la saison 2 a été reprise par un autre studio que la saison 1 avec succès, Non Non Biyori: Nonstop et Yuru Camp△ SEASON 2, le combo d’animes très posés qui vient nous réconforter dès le début de l’année, contrairement à Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu 2nd Season Part 2 qui est plutôt là pour nous faire souffrir, au même titre que Shingeki no Kyojin: The Final Season et sa fameuse « Final Season » qui n’en est pas une. Bref, que de bonnes suites et de bonnes choses.

Ou presque.

Parce qu’il y a le désormais titré mauvais élève de la classe, lui qui méritait d’être le majeur de promo mais qui a raté son examen final : Yakusoku no Neverland 2. Franchement, y avait pas beaucoup de signes pour nous prévenir du désastre : même studio et même staff qu’une saison 1 qui a cartonnée. Et pourtant, avant même la fin de cette deuxième saison, beaucoup d’entre nous étions déjà prêts à lui attribuer le titre de « déception de l’année ». Pour la simple et bonne raison que le scénario s’est fait découpé, et qu’on a sauté directement à la fin du scénario. On nous a servi une entrée de qualité, puis on est passé directement au dessert pas très bon qui pourrissait au fond du frigo. Je n’explique toujours pas cette anomalie, qui est responsable et quelles sont les raisons de ce choix. Un peu comme d’habitude, on va spéculer sur des problèmes de production, mais j’admets avoir du mal quand même à concevoir le choix de seppuku une série avec énormément de succès malgré tout. Autant soit l’abandonner en cours de route, soit ne pas la lancer du tout, mais faire une adaptation bâclée est la pire des choses à faire. L’espoir d’avoir un « remake » de l’adaptation qui reprend à ce point précis est assez faible et n’arrivera certainement pas.

Emma et Ray devant Yakusoku S2 : « mais qu’est-ce que c’est que cette merde »

En réalité, il y a bien un indice qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille. CloverWorks, le studio qui adapte Yakusoku no Neverland, produisait cette saison 3 animes en même temps : en plus de Yakusoku, on avait Horimiya et Wonder Egg Priority, ce dernier étant en plus un anime original. Horimiya, lui, partait sans grandes prétentions : dès le début, il était prévu de ne faire qu’une seule saison. Un choix peut-être discutable quand on voit le potentiel qu’il y avait pour développer pleins d’arcs de personnages, mais ça a quand même permis d’avoir une œuvre contenue en elle-même de bonne facture.

Si Yakusoku no Neverland partait pour être la déception de l’année, Wonder Egg Priority lui, visait plutôt d’entrée de jeu le titre prestigieux d’anime de l’année. Une animation incroyable, fluide, colorée, avec des thèmes traités marquants et pas faciles, qui concernent des personnages bien trop jeunes pour le niveau de drama de chacune de leurs histoires.

Franchement, y avait pas non plus de quoi s’inquiéter pour celui-ci. Les premiers épisodes sont bons, ça avance bien, on passe le cap de la moitié de la saison sans embrouilles. Puis aux 3/4 de la série, ça commence à chavirer, l’histoire perd son équilibre, on nous balance un épisode récap pour temporiser des problèmes de production, suivi du repoussage du dernier épisode. Bon, c’est pas forcément mauvais signe, Kekkai Sensen nous avait aussi fait le coup il y a plusieurs années mais avait compensé par un épisode de 40 minutes plutôt satisfaisant. Peut-être que les 3 mois d’attente vont valoir le coup ?

Et bien il s’avère que pas du tout, et c’est même pire que ça. Oui, on a un épisode de 40 minutes. Mais avec 20 minutes de récap. Et ça aurait mieux fait de se terminer sur ça, car les 20 minutes restantes sont une torture. Plutôt que de conclure le scénario et répondre aux questions laissées en suspens, cet épisode vient créer des incohérences sous couvert de…bah sous couvert de rien du tout, parce que rien ne justifie les choix qui ont été faits. Enfin, je dis « choix ». Autant pour le cas de Yakusoku on pourrait questionner la cause, autant ici il est évident que les problèmes de production ont touché de plein fouet ce qui aurait pu être l’anime de l’année.

Moi aussi, je suis triste que ça se finisse comme ça…

Avant ce fameux épisode final, on enchainait sur la saison du printemps, avec deux suites assez surprenantes : NOMAD: Megalo Box 2 et Zombie Land Saga: Revenge. Dans le premier cas, on s’attendait simplement pas à une suite vu que la première saison de Megalobox concluait déjà la narration, finalement la suite vient apporter encore plus sous un ton sensiblement plus différent de l’action de la première saison, bien plus marqué par du drama sous fond musical latino. Quant à Zombie Land Saga, son moment de gloire a duré quelques mois puis on l’a un peu oublié, similairement à Megalo Box il n’avait pas besoin d’une suite, mais on nous en a servi une quand même, et une plutôt bonne en plus. On a aussi eu la conclusion de Fruits Basket, qui s’affirme définitivement comme étant une excellente reprise et adaptation.

En parlant d’adaptation, on a eu deux grosses bombes que les lecteurs de manga attendaient sûrement avec impatience : Fumetsu no Anata e et Tokyo Revengers, selon moi tout deux très bons mais qui auraient pu être encore meilleurs. Ce qui ne m’empêche pas d’attendre avec impatience leurs suites, on attend encore l’annonce de celle de Tokyo Revengers.

Beaucoup se sont extasiés pour 86: Eighty Six, une adaptation de Light Novel par A1 avec deux grosses têtes musicales que l’on voit beaucoup ensemble récemment : Hiroyuki Sawano et Kouta Yamamoto. Au final j’ai été assez déçu de l’ensemble, malgré de bonnes idées je trouve le déséquilibre entre les personnages trop important, les scènes d’action ne m’ont pas non plus convaincu.

Pour moi, le grand phénomène de la saison, c’était plutôt Vivy: Fluorite Eye’s Song, un original de SF produit par Wit Studio. Souvent avec les animes originaux, c’est quitte ou double. Et lui, pourtant, donnait très vite une grosse vibe de « ça va être bien ». Et c’est le cas, Vivy a vraiment coché toutes les cases qu’il fallait et même plus encore. Le drama et le scénario étaient les gros points de vente de Vivy et ont été bien réussis, mais par dessus on se retrouve avec des scènes d’action magnifiques, qui égalaient pour moi les scènes d’action de Jujutsu Kaisen qui s’était terminé plus tôt cette année.

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Cette saison marquait aussi le début d’une série d’OVA pour Maid Dragon : Kobayashi-san Chi no Maidragon S: Mini Dra. Je le mentionne parce qu’il s’agit d’un petit projet annexe pour entrainer de nouvelles herbes chez KyoAni, en préparation de la seconde saison de Kobayashi qu’on a eu la saison suivante, 4 ans après la première saison, et qui marque également le premier anime non-film de KyoAni depuis l’incendie du studio. Et sans trop de surprises, c’est une réussite qui vient rassurer.

Un peu contrairement à la suite du « faux reboot » d’Higurashi, bien plus vacillant malgré d’excellentes idées. Beaucoup de surprises sur le scénario, de nouvelles portes ouvertes sur l’univers de Ryukishi07, mais une réalisation assez maladroite dans l’ensemble. Ceci dit je pense que cette reprise d’Higurashi aura été l’une des plus grosses surprises de ces deux dernières années, et en ce sens j’estime que cette reprise est une réussite.

A première allure, cette saison donne l’impression d’être le calme après la tempête : contrairement aux deux précédentes saisons, on a moins d’adaptations ou de suites assez folles. Et pourtant, cette saison contient deux bonnes grosses perles un peu cachées qui auront marquées mon année. A commencer par Uramichi Oniisan, le petit chouchou que j’aime bien recommander à tout le monde, simplement parce que c’est un excellent anime de comédie avec un setup et des persos qui marchent bien. Je ne pense pas que ça me marquera autant que Nichijou ou Grand Blue mais ça reste quand même un sérieux candidat dans le genre comédie.

Dans un tout autre registre, Sonny Boy vient casser tous les codes conventionnels des animes. C’est un original de Madhouse, mais plus précisément un original venu tout droit de l’imaginaire de Shingo Natsume, un réalisateur assez reconnu pour son travail sur One Punch Man ou Space Dandy. On lui a filé un chèque, vide, et on lui a dit « fais ce que tu veux avec ». Résultat, on se retrouve avec une énorme dinguerie, loin de ce dont on a l’habitude, autant sur le plan visuel que sur le plan scénaristique. Étonnamment il n’a pas reçu la hype qu’il aurait dû, j’aurais pensé qu’un original où on laisse carte blanche à un réalisateur qui a fait ses preuves aurait suscité bien plus de curiosité. Ce qui est assez dommage, car pour moi Sonny Boy est un véritable vent de fraicheur sur la sphère anime, saturée d’isekais sans âme.

Sonny Boy – Episode 1 by Anime Feminist / Anime Blog Tracker | ABT
Pénalité pour ceux qui n’ont pas vu Sonny Boy

A vrai dire, je rentrerai bien une troisième perle cachée sur la dernière saison de l’année, avec Heike Monogatari, signé Science Saru X Naoko Yamada, une combinaison qui suscite elle aussi de la curiosité sans même entrer dans le synopsis. Celui-ci était un peu particulier, il a commencé bien plus tôt que tous ses compagnons de la saison, et donc s’est terminé bien plus tôt, ce qui fait que c’était difficile de rattraper le train. Rajoutons par dessus l’aspect historique, la narration assez spéciale, et les sauts temporels fréquents entre et au sein de chaque épisode, même une fois monté dans le train c’était facile de décrocher. Malgré tout, Heike Monogatari donne une vibe de conte dans lequel on se laisse emporter, on veut savoir systématiquement « qu’est-ce qu’il va se passer » et « que va devenir X ou Y ». Cerise sur le gâteau, Aoi Yuuki qui joue la protagoniste.

Un indice pour savoir si un anime m’a marqué : l’opening qui me donne encore des frissons plusieurs mois après l’avoir vu

Un peu particulier également, et ça vaut le coup de le mentionner : la reprise à la japonaise de l’univers de Star Wars avec Star Wars: Visions. Le concept : 7 studios d’animation japonais font chacun un ou deux épisodes à leur sauce sur l’univers de Star Wars. Et le résultat, c’est 9 épisodes au total très différents les uns des autres. D’un côté on retrouvera un samurai Sith, mais de l’autre côté du spectre on aura le Jedi qui veut monter son groupe de musique. Artistiquement c’est également très différent, certains se tentent à des dingueries comme Kamikaze Douga sur le premier épisode en noir et blanc, Trigger et l’équipe d’Imaishi (ep 3) qui ressortent la spéciale Trigger où tout est exagérément exagéré, ou encore Kinema Citrus (ep 4) qui nous sort une bande son signée Kévin Penkins (Tower of God, Made in Abyss), avec Emi Evans au chant (NieR). Qu’on aime ou qu’on aime pas les choix sur la reprise de l’univers, Star Wars Visions est pour moi un gros showcase de l’animation japonaise moderne, très éloignée des vieux clichés enracinés sur la japanimation.

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Better Grievous

En dehors des deux animes cités, la dernière saison de l’année se termine aussi sur l’adaptation tant attendue de Komi-san wa, Komyushou desu., qui est une très bonne réussite. Également la saison deux de Mushoku Tensei: Isekai Ittara Honki Dasu Part 2, qui vient suivre les 12 épisodes que l’on avait eu au début de cette année, et qui est une pure dinguerie, avec moins d’action et donc moins de sakugas, mais un gros aspect scénario et une énorme évolution de personnages. Ça vient confirmer pour moi que Mushoku Tensei est une énorme bombe que je recommande vivement à tous, y compris aux allergiques à l’ecchi abondant et aux isekais, ça vaut vraiment le coup, quitte à tanker un peu les aspects négatifs.

Tumblr
Je pense que Rudeus de Mushoku Tensei est mon protagoniste de l’année, un personnage qui part de loin mais qui progresse beaucoup tout au long de son aventure.

Et à côté de ça, quelques petits boudins pas trop notables, j’en parlerai plus en détails sur un futur résumé de la saison automne 2021 (je suis à la bourre, mais ça arrive !).

Dans l’ensemble 2021 était une année dingue, on a été plus que largement servi en terme de suites, y en a eu dans tous les sens et pour tout le monde, avec tout de même son lot de surprises pour certaines suites, je pense notamment à NOMAD: Megalo Box 2. Niveau adaptations attendues, on a enfin eu Komi-san après des années de memes, mais aussi le début de Tokyo Revengers et Fumetsu no Anata e, deux grosses séries à suivre sur les prochaines années je l’espère. Mais ce que je retiendrai le plus de cette année, c’est surtout les excellents originaux. D’abord avec Wonder Egg Priority qui, même s’il s’est cassé la gueule en cours de route, mérite d’être applaudi pour la majorité de son scénario et son animation. Ensuite avec Vivy, qui fait tout, très bien, sans fautes. Puis après, Sonny Boy, un pur voyage dans l’imaginaire d’un réalisateur et un véritable vent de fraicheur. Et enfin, Star Wars: Visions, le flexing de la japanimation. Je mentionne aussi Odd Taxi, même si je ne l’ai pas vu, il a fait un bruit suffisamment violent pour que l’ensemble de la communauté soit au courant que c’est une pépite d’or.
Je me dois quand même de citer les nombreux échecs de A1/Cloverworks cette année : Wonder Egg Priority qui s’est fait couper les jambes durant la course, Yakusoku no Neverland S2 qui est un immonde échec voire même une insulte envers l’œuvre, 86 S2 qui a eu deux délais successifs d’épisodes qu’on ne verra qu’à la fin de la saison actuelle d’hiver 2022. A côté ils sortent quand même de grosses choses, avec les films Sword Art Online: Progressive et le dernier arc de Fate/Grand Order, ou en TV Horimiya qui s’en sort vraiment bien, mais ça n’empêche que le studio est peut-être trop gourmand et que le staff ne supporte pas la charge de travail. Je ne pense pas que ce soit les seuls fautifs de cette industrie où le crunch est une habitude, nul doute que MAPPA y va lui aussi fort avec les récentes saisons de SnK. C’est dommage, car c’est bien le gros point noir que je vois à l’évolution de la japanimation pourtant si bien amenée avec autant de nouveautés et autant de démonstrations de talents rien que cette année.