[Fiche Jeu Vidéo] Dishonored

[Fiche Jeu Vidéo] Dishonored

29 août 2021 2 Par Sugi

J’avais découvert Dishonored il y a un peu plus de 5 ans maintenant, suite à une déjà grosse promo à l’époque avec le jeu à 3€, un prix complètement honteux pour un jeu de ce calibre. J’y joue tranquillement, c’est cool et tout, mais je le drop pour une raison obscure. Fast-forward à l’an dernier, où un certain FORCEUR m’a « incité » à rejouer au jeu, alors que c’est pas particulièrement mon style de jeu en plus, mais bon, je retente le coup. Et je dois dire que c’était bien rigolo.

C’est quoi Dishonored ?

Dishonored est une série de jeu à la première personne, sortie initialement en 2012, et développée par le studio français Arkane. Dans le premier opus, on y incarne Corvo, garde du corps de l’impératrice de Dunwall, Jessamine, et de sa fille Emily. Jessamine se fait violemment poignardée devant les yeux de Corvo pendant qu’Emily se fait kidnapper par des assassins aux pouvoirs surnaturels. Corvo est accusé par le reste de la garde d’avoir commis l’assassinat, et est emprisonné. Quelques mois plus tard, Corvo s’échappe de prison, gagne lui aussi des pouvoirs, et rejoint un groupe qui souhaite faire éclater la vérité. Pour cela, ils vont avoir besoin de Corvo et de ses nombreux talents pour accomplir diverses missions.

Le but du jeu va donc être de mener à bien ces différentes missions, souvent des missions d’assassinat. Et pour atteindre ses objectifs, on y va un peu à la sauce qu’on préfère. Soit on joue un bourrin qui rentre dans le tas et bute tous les ennemis présents sur le chemin en échangeant tirs de pistolet et grenades, soit on se la joue discret, en utilisant les différents pouvoirs de Corvo qui vont lui permettre de se déplacer rapidement, ou de détourner l’attention des gardes. On peut choisir de neutraliser ses cibles plutôt que de les tuer, et encore une fois, plusieurs méthodes sont disponibles afin d’arriver à nos fins. Plutôt que de tuer la cible, pourquoi ne pas la faire disparaitre dans des mines tenues par des gangsters au fin fond du continent ?

L’un des principaux attraits du jeu se porte sur le côté immersif. Le jeu se passe dans la ville de Dunwall, ambiance steampunk, et rongée par un équivalent de la peste. Résultat, y a des rats un peu partout dans la ville, les gens se font infecter, et en plus de ça, l’impératrice s’est faite assassinée, donc c’est la panique totale. On effectue souvent nos missions la nuit, dans une ambiance donc très sombre, où on voit la plèbe se faire injustement arrêtée par les gardes, ou encore des gangsters qui profitent du chaos pour se faire de l’argent. Mais on se déplace parfois dans des manoirs de nobles qui donnent facilement des airs de « en fait tout va bien ».


L’immersion se retranscrit également au niveau du jeu. On joue à la première personne, sans jamais se détacher du personnage principal. Même les quelques cinématiques d’intermission, où l’on est détaché de la vue première personne, sont racontées du point de vue de notre personnage. Du coup, on ne possède que les informations que notre personnage entend, et en l’occurrence, on entend beaucoup de discussions lorsqu’on s’approche de gardes ou autres personnages. Ce qui va parfois nous faire découvrir un objectif secondaire ou un passage secret. Ou alors nous informer du lieu où se trouve notre cible. D’ailleurs, l’entièreté du jeu est doublé, y compris pour des personnages d’arrière plan.
La possibilité de faire un peu ce qu’on veut pour atteindre nos objectifs aide vraiment à se sentir très libre dans l’environnement qu’on explore. On peut interagir avec beaucoup d’éléments, que ce soit pour ramasser des tasses pour les lancer et distraire nos ennemis, ou alors de façon bien plus inutile, rabaisser/relever la lunette des toilettes ou allumer/éteindre une lampe. On peut également ramasser pas mal d’écrits, qui vont nous en apprendre plus soit sur la mission, soit sur le monde de façon générale.
Toutes les actions que l’on effectue durant une mission auront un impact sur les évènements qui vont suivre. Le plus évident étant le choix de tuer tout le monde ou de ne tuer personne, qui va jusqu’à donner lieu à une mission finale complètement différente. C’est ce qu’on appelle le système de Chaos : si on tue trop de gens, on est en High Chaos, sinon on est en Low Chaos, et selon le niveau de Chaos, certains personnages vont interagir avec nous de façon différente. Mais d’autres choix auront un impact plus mineur. Par exemple, si on décide de ne pas tuer une personne, on pourra éventuellement la retrouver 3 missions plus tard, sa vie ayant complètement changée à cause de nos actions.

Parlons un peu rapidement des pouvoirs. Après s’être échappé de prison, Corvo reçoit la visite d’un mystérieux personnage, « l’Outsider », qui va lui inscrire une marque sur la main, lui permettant d’utiliser différents pouvoirs, à débloquer au fur et à mesure du jeu. Le premier pouvoir que l’on débloque, et le plus iconique de la série, est le Blink. Il permet à Corvo de se téléporter dans une zone visible assez proche de lui. Aussi simple soit-il, ce pouvoir permet beaucoup de choses, notamment de pouvoir aller dans des endroits un peu en hauteur pour mieux surprendre ses adversaires.

Le Blink en action : on se concentre pour choisir son point d’arrivée, puis on se déplace instantanément sur le point défini, en gardant son momentum, ce qui permet ce genre d’actions.


Pour débloquer d’autres pouvoirs, Corvo va devoir récupérer des Runes, dispersées un peu partout dans les différentes missions. Ces runes servent aussi à améliorer les pouvoirs : dans le cas par exemple du Blink, l’améliorer va augmenter la distance à laquelle on va pouvoir se téléporter.
En plus de runes, on peut récupérer des Bonecharms. Ceux-ci vont nous procurer certains passifs, comme par exemple la possibilité de courir un peu plus vite.

Ok, ça, c’est pour le premier jeu. Mais après ?

Alors oui, j’ai parlé de la série Dishonored, mais je n’ai pas dit ce qu’il y avait dedans. On peut la séparer en 4 :

L’ordre indiqué est l’ordre idéal de jeu.

Dishonored 2 se passe quelques années après Dishonored. Nouveaux développements pour Dunwall, mais aussi nouvelle attaque contre son gouvernement. Et donc c’est reparti à la case départ pour sauver Dunwall. Cette fois, on a le choix entre deux personnages. On peut soit incarner Corvo, et reprendre à peu près les mêmes pouvoirs que dans le premier opus, ou incarner un autre personnage qui possède des pouvoirs bien différents. Par exemple, en remplacement du Blink, on pourra se propulser grâce à une énorme main, similairement à un grappin. Mais on peut aussi l’utiliser pour amener des objets ou des humains vers nous.

On change également de cadre, puisqu’on passe des ruelles sombres de Dunwall, à Karnaca, jolie grande ville en bord de mer, avec beaucoup de missions de jour. Ça change, et ça fait du bien, mais on est pas là pour le tourisme !

C’est quand même plus sympa Karnaca !

Bien évidemment la ville n’est pas parfaite, et plus on avance, plus on découvre des choses pas très jolies. D’ailleurs, certes on a quitté nos sales rats de Dunwall, mais le jeu ne serait pas drôle si on avait pas d’envahissantes ignobles créatures pour nous emmerder. Du coup, à la place de rats, on a droit à des Bloodflies, des mouches de sang assez grandes qui font un horrible bruit si on les énerve, et on ne peut s’en débarrasser qu’en détruisant leur nid.

Un appartement infesté par les Bloodflies. Brrrrr…

Bien évidemment on a droit à de toutes nouvelles missions et un tout nouvel environnement. Et très clairement, le jeu a su faire encore mieux que le premier opus. On commence d’abord avec des missions un peu « classiques », où on fait son petit bout de chemin dans la ville, puis on arrive dans un manoir, on bute notre cible, et on repart, tout en explorant chaque recoin pour récupérer du loot. Puis après, on arrive dans une petite mission où en fait l’architecture est complètement différente et originale, avec de nouveaux ennemis mécaniques à prendre en compte. Puis encore plus tard, on arrive sur une mission qui joue sur une réalité distordue. Et tout ça est dans une ville complètement différente, donc où l’architecture et le design sont refaits « depuis zéro ». Et bien sûr sans oublier les petits détails un peu cachés, les interactions avec les PNJs randoms, et les quelques objectifs secondaires. J’en dis pas trop évidemment, mais le jeu est rempli de surprises et d’originalité.

Et le reste c’est quoi ?

Concrètement, Knife of Dunwall et The Brigmore Witches, ainsi que Death of the Outsider, proposent une série d’environ 5 missions (contre une dizaine dans Dishonored 1 et 2), dans lequel on joue un personnage complètement différent. Les histoires sont standalones, mais restent fortement liées aux histoires respectivement de Dishonored & Dishonored 2.

Les deux DLCs du premier Dishonored ne sont pas obligatoires pour passer à la suite, mais je les recommande tout de même très fortement. Quant à Death of the Outsider, bien qu’il vient conclure la série, il reste dans sa propre trame scénaristique standalone comme je le disais, mais l’histoire se contient très bien avec seulement Dishonored 1 & 2.

Bien qu’ils soient des standalones, les jeux proposent tout de même quelques changements.
Dans Knife of Dunwall et The Brigmore Witches, on joue un personnage avec des pouvoirs différents. On dispose d’un Blink tout comme Corvo, mais si on reste immobile lorsque l’on prépare son Blink, le temps se fige, ce qui laisse le temps de planifier proprement notre route. On peut également invoquer des assassins, moins puissants que nous, mais qui peuvent nous aider lors d’un combat ou servir de distraction. Le jeu propose un système de faveurs : au début de chaque mission, on peut dépenser un peu d’argent pour obtenir des aides supplémentaires durant la mission, comme un exemple un espion qui va nous fournir un code pour ouvrir un coffre. C’est sympa, ça ouvre des possibilités supplémentaires, et surtout ça donne un réel intérêt à l’argent, que l’on récupère partout dans le jeu mais qu’on dépense assez difficilement.

Dans Death of the Outsider, on dispose de pouvoirs complètement différents. Par exemple en remplacement du Blink, on peut placer une marque et échanger sa place avec cette marque. Cependant, si une personne se trouve sur la marque au moment de l’échange, cette personne explose. Oui, c’est rigolo à faire.
Le jeu est le seul de la série à ne pas proposer de système de Chaos. Cependant il est possible de faire un choix sur la fin du jeu.
Dans chaque mission, on peut trouver un panneau avec des contrats. Ces contrats sont des objectifs secondaires qui vont nous récompenser en argent ou en Bonecharms. Bon, en vrai, la récompense, on s’en fout un peu, ce qui compte, c’est d’essayer d’accomplir les contrats tout en menant à bien la mission principale.

Exemple de contrat dans Death of the Outsider. L’objectif est clair : tuer tout le monde, sauf une personne. Effectuer tous les contrats offre un peu moins de liberté que d’habitude, mais ça reste souvent des défis intéressants.

Au final, c’est assez difficile de décrire Dishonored. Le jeu a un énorme lore très soigné, qui est renforcé par le côté immersif du jeu, ce qui fait qu’on se sent vraiment ancré dans l’univers. Ce côté immersif permet également une liberté dans les nombreuses possibilités de jeu qui sont disponibles pour accomplir notre mission. Ces possibilités étant elles-mêmes décuplées par l’arsenal d’armes et de pouvoirs à notre disposition.

Dire que c’est un jeu d’action, d’aventure, ou d’infiltration, serait réducteur. Dishonored, c’est une expérience unique et immersive dans un univers parfaitement travaillé par une équipe artistique talentueuse. Ça peut plaire à tout le monde, pour peu qu’on ait une certaine ouverture d’esprit sur l’univers qui nous est présenté.